Documentaires - Romans

Partir, c’est mourir un peu d’Alexandre PAGE

Nombre de pages: 775 pages

0 %

Résumé: 1910, Igor Kleinenberg, jeune professeur d’allemand d’origine estonienne, devient précepteur à la Cour impériale de Russie. Côtoyant au plus près le pouvoir jusqu’à sa chute, il assiste aux aléas du pays, aux manigances de l’aristocratie pétersbourgeoise, au cheminement inévitable vers la révolution nationale en pleine conflagration mondiale. Témoin des traîtrises et du mépris envers l’empereur Nicolas II et sa famille, il l’est aussi du courage et de la détermination d’hommes et de femmes qui dans les plus grandes épreuves ne les abandonneront pas. 

De Saint-Pétersbourg aux poussiéreuses villes d’Extrême-Orient, du soleil de Crimée aux neiges de Sibérie, Igor Kleinenberg raconte presque une décennie de la Russie dans ce qu’elle eut de tumultueux, de tragique et d’éminemment fascinant. 

Dans ces mémoires fictifs foisonnants, construits à partir de témoignages du temps, s’entremêlent le portrait intime et vrai de la dernière famille régnante de Russie et l’histoire troublée d’un pays au tournant de son destin. 

Mon avis: Igor Kleinenberg vient d’obtenir un poste prestigieux:  Il va enseigner l’allemand aux quatre Grandes Duchesses, les filles de la famille Romanov. Un emploi qui lui tient à cœur, dans lequel il compte bien exceller. 

Sa rencontre avec les jeunes filles, et leur famille, va le marquer à tout jamais. Durant 8 ans, il les cotoyera quotidiennement, apprenant à connaître chacune de leurs qualités et chacun de leurs défauts. Il découvrira que les habitudes familiales des Romanov n’est pas aussi guindée qu’on aurait pu le penser. 

Il découvrira un empereur très humain, une impératrice fragile et pourtant très attentive. Il guidera 4 adolescentes qui, bien qu’ayant un statut à part, tentaient de vivre leurs vies de la manière la plus normale possible. Et il connaître un jeune Alexei malade, certes, mais aussi si plein de vie et d’intelligence. 

En 1948, bien des années après la disparition, il relate ses souvenirs auprès de ces êtres si entiers. 

Chacun a entendu parler de la famille Romanov, et de leur sort tragique. Mais que savons-nous d’autre de ces personnes? Peu de choses, il faut bien l’avouer. Pourtant, ils mériteraient qu’on les découvre davantage. 

Alexandre Page, dont c’est le premier roman que je lis, a ce concept très à cœur. Il m’a proposé son livre, après avoir visité mon site, et avoir compris que ce sujet m’intéressait particulièrement. 

Il m’a présenté les plus de 700 pages de son écrit comme une panorama des dernières années de la famille Romanov. J’ai aussitôt accepté. Et je le remercie. 

A travers le regard du jeune professeur, ce sont des figures historiques que j’ai vu, d’un coup, prendre vie. Tout d’un coup, j’ai vu ces personnes oubliées rire, s’amuser, avoir peur, craindre pour leur vie, faire preuve de gentillesse ou d’espiéglerie. Tout d’un coup, c’est comme si j’avais fait un bond dans le temps, et poussé les portes des palais impériaux de Russie.  

A travers ces anecdotes, j’ai découvert le côté blagueur d’Anastasia, le calme de Tatiana, la fatigue de l’impératrice, et la gentillesse de Nicolas.  Il ne me restait qu’à m’asseoir discrètement auprès d’eux, et de les regarder évoluer. 

En plus de nous permettre cette résurrection momentanée, grâce à la magie de la plume d’Alexandre Page, j’ai aussi eu l’occasion de découvrir la face politique du monde à cette époque. Les dangers de plus en plus nombreux, les complots, les alliances, les réactions des uns et des autres, les armées qui se mettent en place,… L’auteur a fait un immense travail de recherche, un véritable travail de fourmi, pour nous permettre d’être tout à fait éclairés sur toutes les actions qui ont provoqué les faits tragiques que l’on connaît. 

Je suis très impressionnée par ce travail. D’autant plus que, au lieu de n’être qu’une suite de descriptions lourdes et ennuyeuses, les faits historiques sont placés dans des conversations, des souvenirs, et des extraits de journaux. Bien que le roman soit long, il n’est en aucun cas lassant. Les passionnés de l’Histoire, et surtout ceux qui s’intéressent à cette partie, peuvent les yeux fermés noter ce titre et se le provoquer. Je suis certaine que vous ne serez pas déçus. 

aufildespages chroniqueuse littéraire

9 Comments on “Partir, c’est mourir un peu d’Alexandre PAGE

  1. L’histoire tragique de cette famille m’intéresse vachement, surtout en ce moment. Je viens de terminer Le bruit des pages et Un parfum de rose et d’oubli qui traite de ce sujet, et surtout, je viens de terminer Les derniers Tsars, la série documentaire-drama de Netflix qui met en scène l’enchaînement de réactions qui ont eu pour conséquences la chute de la monarchie Romanov et de la Révolution de février. J’ai bien aimé qu’on voit autant le point de vue de la famille (pas trop des enfants cela dit) que celui du peuple, qui n’aurait certainement pas cautionné l’assassinat des enfants, et c’est d’ailleurs pour ça que c’est resté enveloppé de mystère durant bien des années. Bref, c’est passionnant, je me le note !

Donnez moi votre avis