La Grande Guerre vient de se terminer avec son lot de morts, de destructions et de malheurs. Dans le village minier de Faymoreau, un accident grave se produit lorsqu’un coup de grisou provoque l’effondrement d’une galerie, causant la mort de trois travailleurs. Deux autres malheureux, dont Thomas Marot, sont prisonniers dans les entrailles de la Terre et les chances de les sauver sont minces. Lorsqu’elle apprend la tragédie qui frappe l’homme qu’elle aime depuis toujours, Isaure Millet se précipite sur les lieux, car même si Thomas s’apprête à se marier avec une ouvrière polonaise, elle espère toujours qu’il changera d’idée.
Or, l’événement prend une tournure inattendue lorsqu’on retire des décombres le corps d’une des victimes: elle a été assassinée d’une balle dans le dos… Qui a pu commettre ce meurtre dans un moment pareil? Lorsqu’un policier parisien attitré à l’enquête, Justin Devers, arrive à Faymoreau, les mineurs, ceux que l’on surnomme les « gueules noires », s’enferment dans un mutisme qui exaspère l’enquêteur. La vérité parviendra-t-elle à s’extirper de cette histoire tordue, aussi sombre que les galeries de cette mine de charbon où tant de drames se sont joués? C’est ce qu’espère l’inspecteur Devers, tombé sous le charme d’Isaure, tout comme Jérôme, le frère de Thomas.
Edition: Calmann-Levy
Nombre de pages: 598 pages
Mon avis: Isaure aime Thomas depuis qu’elle est tout petite. Un amour dévorant. Et lorsqu’elle apprend qu’il est coincé dans la mine dans laquelle il travaille, elle n’écoute que son coeur et abandonne son emploi.
Pourtant, revenue dans son village natal, elle doit aussi réintégrer le domicile familial. Lieu de peur, de froid, de faim… Elle doit faire face à un père violent et à une mère démissionnaire.
Mais elle doit aussi faire face à une nouvelle qui va l’anéantir: Thomas va en épouser une autre.
Lorsque l’on découvre qu’un des mineurs décédés dans la catastrophe de la mine n’est pas mort naturellement, mais plutôt par une balle dans le dos, c’est l’effervescence au village. Et l’inspecteur détaché sur les lieux aura fort à faire pour découvrir le fin mot de l’histoire…
J’aime énormément la plume de Marie-Bernadette Dupuy. J’ai déjà lu plusieurs de ses livres, et je retrouve chaque fois la même impression de bonheur.
Chacune de ses sagas se passent au début du XXème siècle ou aux alentours, dans des villages de France. Chaque fois, de multiples personnages interagissent, et créent devant nos yeux un microcosme complet. Les mariages, les naissances, les décès font partie du scénario, et grâce à tous ces événements, on voit le temps passer, et les histoires se dérouler.
On explore, en prime, cette fois le monde minier. C’est un domaine que l’auteur n’avait pas encore abordé, et j’aime beaucoup ce changement d’horizon.
Dans cette nouvelle saga que je découvre, je suis les traces de la jeune Isaure, qui a quitté la ferme familiale pour faire des études d’institutrice, espérant s’élever au-dessus de sa condition, et surtout partir de ce lieu de tristesse dans lequel elle a vécu jusque-là.
Isaure est jeune, belle, amoureuse et fantasque. Elle a une rage de vivre, se montre souvent imprévisible et son enfance difficile n’a pas du l’aider à se construire un caractère stable. Cette jeune fille n’est pas mon personnage préféré. Je la trouve trop capricieuse, trop impulsive, et surtout trop versatile. Au vu de son passé, j’aurais vraiment aimé m’attacher à elle. Hélas, son caractère ne m’a pas plu. Pour sa décharge, il faut bien dire que son milieu familial est loin d’être idyllique. Une impression de malaise, d’ambiance malsaine apparaît dès que l’on suit les pas d’Isaure dans cette maison. Des secrets que l’on cache (sont-ils découverts dans les tomes suivants?), des silences lourds, du mépris et des cris. Le modèle familial de la famille Millet est le total opposé de l’autre famille importante de la saga.
A l’inverse, le personnage de Thomas est intéressant. Beau, gentil, travailleur et sérieux, il est le jeune homme parfait à tous points de vue. Il est amoureux, et compte bien épouser la jeune fille qu’il courtise depuis 5 ans. Il est bien appréciable, et il a en prime une famille vraiment superbe. Un frère aveugle, une mère compréhensive, une jeune soeur malade, et deux soeurs plus âgées qui sont devenues religieuses. Ils forment un clan vraiment unis. Je retrouve ces grandes familles comme je les aime, avec le même lien d’affection. Et ça, je pense que c’est vraiment l’élément que j’aime le plus.
Cette fois, j’ai aussi découvert le côté enquête des écrits de l’auteur, ce que je n’avais pas encore fait jusqu’ici. Mêler saga familiale et enquête policière, c’est un joli tour de force. L’un n’empiète pas sur l’autre. Au contraire, cela s’imbrique très bien. J’ai vraiment apprécié ce nouvel aspect de ses romans. J’avais déjà entendu parler de la série dans laquelle une jeune femme enquête sur différents événements, et j’avais un peu peur que de changer de style me déplairait. Mais au vu de ce que je viens de lire, je pense que finalement cela pourrait me plaire.
Enfin, il y a de réels gros rebondissements dans ce roman. Des joyeux, comme des retrouvailles, mais aussi des décès, des découvertes, et des esclandres. L’ensemble du livre est pimenté régulièrement de quelque chose, qui empêche l’ensemble de ralentir, de pâlir.
Si j’en ai l’occasion, et j’espère bien l’avoir d’ailleurs, je lirai très certainement la suite de cette histoire vraiment très belle à lire.
Je remercie l’édition Calmann-Levy et la masse critique de Babélio pour cette histoire si intéressante.
Il vous tente?
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One comment on “La galerie des jalousies tome 1 de Marie-Bernadette Dupuy”