Romans

La cense aux alouettes de Marie-Paule ARMAND

Mélanie a toujours vécu à la « cense », comme on appelle les fermes dans le Nord. Sa « cense », elle y est attachée charnellement, même si maintenant elle se languit de la quitter pour aller vivre dans le village voisin avec Jean-Pierre Mesnier, le beau jeune homme qu’elle doit épouser à la fin de l’été 1914. Mais le 1er août, la France entre en guerre. La machine à broyer les couples amoureux est en marche. Jean-Pierre rejoint son bataillon. Elle ne le revoit qu’un an plus tard, libéré pour une courte permission. Alors , pour conjurer le sort, pour oublier la guerre, leur séparation, ils décident de s’unir avant d’être mariés. Pour quelques jours, le bonheur est là dans toute sa force et toute sa précarité, mais comment imaginer que, quelques mois plus tard, Jean-Pierre tombera au front et que Mélanie se retrouvera seule avec leur enfant…

Edition: Presses de la Cité Terres de France

Nombre de pages: 396 pages

Mon avis: Mélanie est une jeune fille sérieuse, ayant grandi dans une ferme où les petits et grands tracas font le quotidien, où les petits et grands bonheurs dessinent les souvenirs.
Lorsque, enfant, elle perd son grand-père, c’est sa première grande tragédie. Mais la naissance du petit frère va la combler. En grandissant, elle fera la rencontre de son grand amour, celui dont elle rêve, celui qu’elle jure d’aimer toute sa vie, celui qui doit aller à la guerre…
Mélanie, droite et honnête, va devoir faire face à de nombreuses avanies….
J’ai déjà lu plusieurs livres de Marie-paule Armand lorsque j’étais adolescente. A l’époque déjà, j’étais conquise par les petits univers que cet auteur créait pour moi. Les milieux familiaux remplis d’amour, d’attention et de gestes rudes mais doux. J’aimais sa façon de décrire le travail des champs ou dans la mine, sa manière de décrire ses personnages, de leur donner une vie.
A la relecture de ce roman (oui, il faisait partie de ceux que j’avais lu, plus jeune), j’ai retrouvé le même plaisir! A nouveau, la magie a opéré. Les personnages sont réels, bien construits. Qu’ils soient bons ou mauvais, ils réagissent de manière réelle, vraie.
J’aime énormément, et même de plus en plus, les romans de terroir. Pour ce retour à la joie de vivre, à la simplicité des choses, à l’absence des grands tralalas. Je les aime aussi parce qu’on retrouve le goût des fêtes familiales, des traditions qui entourent les mariages et les naissances. On entend à nouveau les comptines à côté de la cheminée, le bruit des branches qui craquent, et l’odeur des pommes qui rôtissent.
A travers l’histoire de la famille du roman, on redécouvre ce que pouvait être la vie de nos aîeux, de nos grands-parents, qui ont grandi, comme Mélanie, dans une cense, une ferme, un élevage. Et Marie-Paule Armand entoure ce retour en arrière d’une poésie douce et tendre. C’est ce qui fait sa marque, cette poésie. Cette douceur de description, je l’adore.
Le personnage de Mélanie est parfait. Belle, douce, gentille, travailleuse, elle a tout pour plaire. Et c’est le cas lorsqu’elle croise le chemin de Jean-Pierre lors d’une fête. Ensemble, ils vont découvrir l’attente du mariage, les retrouvailles le dimanche, la rencontre des parents respectifs. Tout aurait pu être magnifique si le jeune homme n’avait pas du partir à la guerre. Si seulement ils avaient le mariage pour s’aimer. Si Mélanie n’avait pas du se résoudre à un mariage arrangé.
La famille de Mélanie est elle aussi magnifique. Travailleurs, courageux, économes et aimants, tous ces membres donnent envie de les connaître pour de bon.
Evidemment, il fallait qu’il y ait au moins un personnage désagréable dans ce livre, pour que l’on puisse apprécier les qualités des autres. Et je dois dire que celle-ci est sombre jusqu’au bout des ongles!
Au final, rien n’est a retirer de ce roman. Un beau voyage à la campagne, qui m’aura ravi du début à la fin.
Je remercie l’édition Presses de la Cité pour cette lecture campagnarde.
Points attribués: 10/10
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aufildespages chroniqueuse littéraire

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