Pour subvenir aux besoins de son foyer, la jeune Violette est contrainte de quitter son nourrisson et son mari sans travail, pour « partir en nourriture » à Paris. Un roman qui évoque la mémoire des femmes morvandelles, nourrices prisées dans la capitale à la fin du XIXe siècle.
1885. Dans l’attente de son premier enfant, Violette cultive un bonheur simple avec son mari Bertin. Même s’ils vivent de peu dans leur masure morvandelle, et qu’elle est souvent seule quand lui,galvacher, s’en va des mois durant avec ses bœufs pour se louer.
Mais Bertin est las de sa vie itinérante. Il a une idée en tête… Que sa douce épouse aille « en nourriture » chez des bourgeois à Paris. En effet, les nourrices y sont choyées un an ou plus, puis rentrent avec un joli pécule. Au prix d’un lourd sacrifice : se séparer de leur enfant.
Bientôt, l’argent vient à manquer et Bertin peine à trouver du travail. La jeune mère doit se résoudre à partir, et confie sa fille aux bons soins de sa sœur.
Devenue une nourrice appréciée, elle va faire dans la capitale une rencontre qui la bouleversera à jamais… Qu’en sera-t-il de Violette, loin des siens ?
8/10
324 pages
Merci à l’édition Presses de la Cité pour cette douceur
Mon avis: Violette vient d’épouser celui qu’elle aime. Mais après les noces, Bertin montre un autre caractère. Lorsqu’elle tombe enceinte, elle se centre sur cette vie à venir, planifie les quelques mois après la naissance. Mais c’est sans compter les décisions de son mari. En effet, ayant perdu son emploi, il décide que son épouse partira en nourriture, allaiter un bébé de bonne famille parisienne.
La mort dans l’âme, la jeune maman s’exécute. Et avec cette décision, Violette voit son petit univers basculer…
Lyliane Mosca a une façon bien à elle de raconter des histoires. Par petites touches, doucement, comme un conte de mille et une nuits. Elle distille dans son récit de petits moments de poésie tendre.
Violette est à l’image de cette façon de faire: Une jeune femme douce, aimante et tellement patiente. Son instinct maternel est puissant, et sa fidélité familiale à toute épreuve.
A travers son regard, on quitte une campagne simple pour une capitale trépidante. Le changement de rythme est un choc pour celle qui ne connaît que son cher petit village. Avec elle, nous découvrons les plaisirs des terrasses, des balades dans les parcs, de la complicité féminine.
C’est un roman qui n’a pas pour prétention de révolutionner la littérature. Pour autant, c’est un style qui me plaît, celui que l’on peut lire au bord de l’eau, sous un arbre. Celui qui nous fait parfois quitter les pages pour poser un regard rêveur sur le paysage qui nous entoure.
Ce n’est pas le premier livre que je lis de cette auteure, et c’est chaque fois un plaisir renouvelé lorsque je découvre un nouveau titre.