Longtemps, les questions posées par Callum à son grand-père allemand sur la guerre sont restées sans réponse. Et puis, un jour, Meissner s’est décidé à raconter.
Sa vie de soldat sur le front de l’Est, les débuts triomphants, l’esprit de corps, l’ivresse des batailles, et puis le froid, la faim, la misère. Et surtout l’année 1944 quand lui et ses camarades ont compris que la guerre était perdue ; que tout ce en quoi ils avaient cru, tout ce qui les faisait tenir, l’appartenance à une nation, l’espoir d’une guerre rapide, les rêves de retour, tout était en train de s’écrouler ; que dans la déroute, les hommes ne sont plus des hommes ; que le désespoir vous fait accomplir le pire et que rien, jamais, ne permettra d’expier la faute de tout un peuple.
208 pages
Merci à l’édition Belfond et Netgalley
Comment les allemands ont-ils vécu cette Seconde Guerre Mondiale? Celle qui les a tous rendu aux yeux du monde entier comme les monstres, tous autant qu’ils sont? Comment ont-ils fait face aux camps de concentration lorsqu’ils les ont découvert? Comment ont-ils fait pour faire taire leur conscience et obéir aux ordres?
C’est ce que ce mince récit tente de raconter. Aujourd’hui, tous ces anciens soldats sont en maison de repos, ayant laissé derrière eux cette période si noire. Pourtant, ils n’ont pas tous oublié les ressentis qu’ils avaient alors: la peur, la faim, l’épuisement, l’envie de rentrer chez eux. Comme n’importe quel soldat sur Terre..
Mais leur a-t-on laissé la chance de s’exprimer individuellement? A l’époque, et cela peut se comprendre, l’Europe a d’abord tenté de se reconstruire après l’horreur. Il fallait un ennemi à abattre, quelqu’un a dénoncé. Et ce sont les allemands au grand complet qui ont été désignés.
Aujourd’hui, après plusieurs générations, nous sommes seulement un peu plus ouverts à entendre ces récits qui vont à contresens de ce que l’on a toujours pensé.
Ce récit est bouleversant, par sa transparence. Ce retraité, qui aujourd’hui profite du soleil, du calme et d’une bonne table au restaurant a vécu une toute autre vie voilà des décennies. Et depuis, il en porte l’infamie si l’on peut dire.
Je suis donc tombée sur une lecture particulièrement hors des sentiers battus, et donc très intéressante.
Ça doit être tout à fait intéressant, mais je dois avouer que je n’arrive plus à lire des bouquins sur la guerre, j’ai une overdose !