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J’ai douze ans… et je vis enfermé dans la soupente d’Ines de KERTANGUY

 J’ai douze ans est le récit de deux années de captivité, deux années d’enfer. Non désiré, il est rejeté par sa mère qui l’a toujours frappé ; sa situation empire quand un homme s’installe chez eux et qu’un petit frère naît, l’enfant chéri. Le jour où il est enfermé dans un placard-poubelle situé tout en haut de la maison, c’est presque un soulagement. Il est seul, sale, mal nourri, mais au moins les coups cessent. Le vasistas pour ciel, il rêve en regardant les nuages. Un roman bouleversant, qu’on ne lâche pas, qui vous prend à la gorge de la première à la dernière ligne.

Edition: JBZ & CIE 

Nombre de pages: 158 pages

Mon avis : Ce livre m’a perturbé, je dois dire.
Un jeune enfant de douze ans raconte son calvaire. Il a été enfermé par son beau-père dans le grenier, devenu son espace durant deux ans.
Sa mère, quant à elle, ne pense qu’à ses repas, qu’elle lui passe au moyen d’une trappe faite dans la porte. Son jeune demi-frère, habitué à cette situation, n’y trouve rien de choquant.
Le petit prisonnier l’a nommé Casse-Couilles, mais a tout de même beaucoup d’affection pour lui. Il entreprend d’ailleurs régulièrement avec lui des trocs : des objets dont il a besoin contre des devoirs à réaliser. Il lui fait apprendre ses leçons, chacun d’un côté de la porte qui l’enferme.
Il sait qu’il n’est pas désiré, étant issu d’un viol. Et sa mère ne le regarde, fait tout pour ignorer son existence. Son rejet est au plus profond. Et le jeune garçon en souffre, ne sachant pas ce qu’est une caresse ou un regard tendre. Avant son enfermement, il n’a reçu que des coups et des brimades, pour lui c’est ça la vie normale.
Il écrit dans un cahier ses ressentis. Il philosophe parfois, et se sert de son dictionnaire pour découvrir de nouveaux mots à utiliser. C’est poignant, dans le sens où le personnage est jeune, mais a des raisonnements d’adulte. Il réfléchit profondément à tout, il en a le temps évidemment.
Ca m’a bouleversé, ce récit. Bien qu’il s’agisse d’une fiction, je ne peux m’empêcher de penser aux cas réels, de ces enfants ayant vraiment été enfermé dans des placards, abandonnés à eux-mêmes. L’auteur a mis des mots sur les souffrances de ces enfants-là. Et ça bouscule, ça émeut, ça bouleverse.
L’existence à travers le bruit des autres se fait clairement sentir, puisqu’il dit régulièrement qu’il n’est rien, qu’il n’existe pas. On a juste envie de serrer cet enfant très fort.
Je sors de ce livre toute émue, et les idées chamboulées.
 
Points attribués : 8/10
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One comment on “J’ai douze ans… et je vis enfermé dans la soupente d’Ines de KERTANGUY

  1. Ce livre me rappelle les oignons crus où l'écrivaine raconte le cauchemars qui était son enfance. J'aime beaucoup ce genre de livres mêmes si à la fin on est tout secoué et perturbé

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