
Les origines du Père Noël sont à puiser du côté du personnage chrétien Saint Nicolas. Le premier père Noël païen était vert. Sa robe rouge est apparue grâce à la magie du marketing…
Origine du Père Noël
Pourquoi aborder l’histoire du Père Noël en commençant par celle de Saint Nicolas ? Pour une simple raison : c’est en réalité le personnage ancien de Saint Nicolas, celui qui apporte encore dans le quart Nord-Est de l’Europe des cadeaux aux petits enfants le 6 décembre, qui a inspiré celui du Père-Noël moderne. Le CV du cher Saint Nicolas est plus que fourni : évêque de Myre (en Asie Mineure, dans le sud-ouest de l’actuelle Turquie) au IVe siècle, il devient dans une seconde vie, dès le Moyen-Age, le bon Saint Nicolas protecteur des écoliers et bienfaiteur des enfants sages à la fin de l’année. Mitre sur la tête, crosse à la main et habit ecclésiastique sur le dos, l’évêque Nicolas de Myre a
selon la légende réalisé de nombreux miracles, notamment en ressuscitant trois enfants coupés en morceaux par un cruel boucher.
Une fois devenu Saint, l’ancien Père Noël s’est implanté dans le Nord et dans l’Est de l’Europe (Lorraine, Pays-bas) où il rend encore aujourd’hui visite aux enfants pour leur distribuer des friandises en leur demandant s’ils ont été sages, accompagné du fidèle (et bien moins redoutable qu’avant) Père Fouettard. Grâce aux colonies hollandaises débarquées sur le nouveau continent à partir du XVIIe siècle, Saint Nicolas s’est même exporté aux Etats-Unis où il deviendra Santa Claus (le Père Noël américain). Des chrétiens américains ont alors repris la tradition à leur propre sauce en rapprochant la venue de Saint Nicolas de la naissance du Petit Jésus, le 24 décembre : c’est la version moderne de la fête de la Saint-Nicolas. On est au XIXe siècle, la boucle est bouclée, le Père Noël est né ! Bientôt, des « Petit papa noël, quand tu descendras du cieeeel… » résonneront dans les chaumières le soir du réveillon. Mais pas si vite, un long chemin l’attend encore pour devenir lui-même, équipé de sa panoplie complète de Père Noël moderne. Et recevoir les lettres de petits enfants qui croient dur comme fer en son existence et qui espèrent passer de joyeuses fêtes.

Habillé de vert?
Mais comment est-on passé de Saint Nicolas au premier Père Noël, habillé de multiples couleurs ? Notre papa noël international a commencé en bas de l’échelle : dès les prémices du culte de Saint Nicolas, un personnage l’accompagne, présenté comme son valet dans les contrées de tradition germanique. Aux Etats-Unis, il se fait aussi connaître l’air de rien, cette fois sous les traits de Saint Nicolas lui-même : en 1822, Clement Clarke Moore, un pasteur newyorkais, met en scène dans des poèmes imagés sur « la visite de Saint Nicolas » un Père Noël vêtu de rouge, débonnaire et fumant la pipe. Un bonnet remplace alors la mitre d’évêque et la cape s’évapore déjà sous le chaud manteau de fourrure.
Clement Clark Moore raconte aussi la tournée des cadeaux du futur Père Noël sur un traîneau tiré par huit rennes (alors que le Saint Nicolas d’origine voyageait à dos d’âne). Exporté dès le 19e siècle aux Etats-Unis par les émigrés hollandais, Sinter Klaas, le Père Noël
néerlandais, sera transformé au fil du siècle par les écrivains et dessinateurs américains en un vieux lutin appelé tour à tour Saint Nick et Santa Claus et vêtu de rouge, bien que cette couleur ne soit pas encore définitive. En parallèle, en Europe, diverses figures païennes co-existantes le représentent avec différents looks : en Angleterre, « Old Father Christmas » (inspiré du Dieu germanique Odin capable de sillonner les airs sur son cheval volant) est représenté avec une cape à capuche verte et une couronne végétale sur la tête dès le 17e siècle. Moins engageant que le Père Noël actuel, il symbolise alors davantage l’arrivée prochaine du printemps que l’hiver, d’après le site Quoi.info. Et ne distribue pas de cadeaux (!) mais passe de logis en logis pour souper promettant quand même, s’il est bien reçu, de rendre les longs mois d’hiver plus doux…
A la même époque en France, le Père Noël, surnommé « Bonhomme Noël » ou « Père Janvier » selon les régions, est aussi déjà souvent vêtu d’un costume blanc et rouge mais n’a pas l’air en bonne santé et porte des baguettes façon Père Fouettard à la ceinture pour effrayer les enfants turbulents. Bref, pas vraiment le Père Noël que l’on connaît aujourd’hui. En Allemagne, à partir du XVIe siècle, une fois Saint Nicolas banni du pays par la Réforme luthérienne protestante contre la figure des saints, Christ Kind prend la relève. Il s’agit d’une jeune fille aux allures de fée et elle distribue des cadeaux. Peu à peu, ces représentations païennes se mêlent à celles du « Saint Nicolas » déjà représenté outre-Atlantique en vieillard barbu aux bonnes joues vêtu d’un habit rouge et blanc. Le personnage de la nuit de Noël est en passe de s’imposer dans les foyers, qu’ils soient chrétiens ou païens. Et la marque Coca-Cola va venir parfaire cette image populaire.
