Jean Buvens a 10 ans, en 1944, lorsqu’il comprend peu à peu le rôle de ses parents pendant la Seconde Guerre mondiale : sa mère parcourt les rues de Bruxelles à la recherche de noms juifs sur les sonnettes, son père revient les soirs de rafles, les bras remplis de jouets d’enfants. Chauffeur pour la Gestapo, son père aidera les nazis en tant que dénonciateur mais, une fois leur pion devenu inutile, les Allemands n’hésiteront pas à l’exiler dans une cave en Allemagne, lui et sa famille. Jean, petit garçon, observe les actions de ses parents, perplexe, en tentant tant bien que mal de discerner leurs actes corrects de ceux, honteux, bien plus nombreux. Voici les effets collatéraux de la guerre sur un enfant et le développement de relations d’amour et de haine entre un enfant et ses parents devenus collaborateurs de l’occupant pendant la Seconde Guerre mondiale. Jean Buvens, aujourd’hui, veut exprimer, en son nom, les plus profonds et sincères regrets pour l’irréparable commis par ses parents.
Edition: Jourdan
Nombre de pages: 189 pages
Mon avis: Jean Buvens raconte ce qu’il lui est arrivé après la débâcles des soldats allemands en 1944. Son père étant un collaborateur belge envers les allemands, il a bien fallu fuir, pour ne pas être jugé sur le territoire belge.
Jean raconte cet exode, et son histoire a de quoi faire froid dans le dos…
Jean Buvens raconte sans faux-semblants les activités de ses parents, à savoir la délation de juifs. Il explique comment sa mère faisait pour trouver des adresses juives, et il raconte comment son père rentrait parfois le soir avec les bras chargés de jouets.
Il a découvert, plus âgé, après être retourné à une vie normale, ce que ses parents avaient fait, et il a voulu témoigner. Il a voulu, malgré la honte qu’il éprouve, raconter l’horreur de ces jeunes années: réfugié dans des ruines, abandonné par sa mère, puis mis en pension dans une école, il a grandi de façon erratique, avant de trouver une stabilité grâce à ses études.
Mais ses parents restent des gens inconscients et coupables de beaucoup d’actes répréhensibles.
Bien sur, ses jeunes souvenirs sont parfois flous, et il avoue parfois ne pas savoir expliquer tel ou tel événements. Mais en recherchant, plus tard, il a tenté de donner un aperçu clair de sa jeune existence de l’époque, et de pouvoir comprendre tout ce qu’il a vu et entendu à cette époque.
J’ai été très touchée par ce récit, troublant mais vrai. Il ne cache rien, ne passe rien sous silence. Il est honnête jusqu’au bout, même si cela lui coûte.
C’est la première fois que je lis sur ce sujet, et par un homme qui vraiment vécu tout cela, même s’il était encore jeune.
On réalise, grâce à lui, jusqu’où pouvaient aller ces « collabos » pour gagner les faveurs des allemands.
Bref, je reste admirative du courage qu’il a fallu à Jean Buvens pour mettre des mots précis sur tous ces événements passés.
Points attribués: 8/10
je remercie l’édition Jourdan pour cette lecture incroyable.
Il vous tente?
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